Label-Idées : Laurence Vanin - Philosophe

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L'Ame Sereine. Laurence Vanin Editions Ovadia - ISBN 978-2-36392-532-9 - 2023

L'Ame Sereine

Etre humain, c’est faire l’expérience de sa propre précarité et sentir que nous ne maitrisons pas tout. Ce qui échappe alors c’est la possibilité de faire de soi un être aguerri, assuré et rassuré dans cet univers où tout fait sens et va de soi sans que l’homme n’intervienne dans le cours des événements. La combinatoire des espoirs et de leur confrontation avec la réalité aspecte aussi d’une certaine précarité, d’un sentiment de frustration.
L’homme va faire l’épreuve de sa fragilité : une fragilité physique car il est mortel ; une fragilité psychologique parce qu’il est un être affecté par les événements, un être d’émotions et de sensibilité. Mais loin d’être négative, la fragilité peut être un atout considérable. Dans une société qui privilégie l’avoir à l’être et qui est assujettie au pouvoir de l’argent et des marchés internationaux, un retour à soi peut se révéler salvateur. D’autant que l’homme nihiliste vit souvent dans le déni du tragique de sa condition. L’homme qui se sait fragile aimerait aussi se préserver, envisager de développer des pensées et attitudes au centre desquelles il se placerait en être délicat afin de conquérir sa sérénité. Mais comment prendre soin de soi et permettre à cette fragilité de contribuer à un travail de construction ? Comment parvenir à la douceur d’une âme sereine qui accueille le présent dans une vulnérabilité heureuse ?
C’est ce que propose de méditer cet ouvrage qui aspecte d’une sagesse de vivre.

Leibniz et Hobbes : Réflexions sur la justice et la souveraineté. Ed. Ovadia

Leibniz et Hobbes : Réflexions sur la justice et la souveraineté

Préface d'Alexis Philonenko

Évoquer les relations entre Leibniz à Hobbes et notamment les liens entre leurs doctrines politiques peut a priori surprendre. Pour autant, cette première impression passée, il convient d’intégrer dans cette évocation les lettres rédigées par Leibniz à l’attention de Hobbes, qui témoignent de cette « envie » - quelque peu maladroite dans la formulation - d’instaurer un dialogue entre deux pensées riches et complexes.

Soulignons également que Leibniz porta très tôt, dès 1670, son regard et sa curiosité sur les écrits de Hobbes. Il le lut attentivement et il aima à le citer dans ses œuvres. Ce qui en soi témoigne de l’estime en laquelle il tenait ses travaux. Cela suffit, enfin, à aiguiser la curiosité et à susciter quelques interrogations : Quelles relations intellectuelles et conceptuelles entre Leibniz et Hobbes permettent de mieux cerner les concepts de justice et de souveraineté ?Deux modes de légitimations politiques différents s'opposent au XVIIème siècle : une légitimation rationnelle appuyée sur une redéfinition de la loi de nature comme théorème de la sécurité publique chez Hobbes et une légitimation dynastique transfigurée par l'idée d'une jurisprudence universelle chez Leibniz. C'est pourquoi il est intéressant de s'interroger sur ce que Leibniz a appris de Hobbes pour élaborer cette nouvelle vision de la "cité de Dieu" aux dimensions qu'il avait de l'Europe contemporaine. Partant de leurs différentes conceptions de l'état de nature afin de fonder le politique et d'instaurer la société civile, il importait de souligner que la souveraineté contractuelle chez Hobbes fonde l'obéissance et la paix civile, alors que pour Leibniz, c'est en l'homme, assujetti au principe du meilleur, qu'il faut trouver une fraternité qui tend à l'universalité.

Parallèlement à cette société civile où règne le Souverain, s'établit une société métaphysique des Esprits dont Dieu, monarque, se fait également juge suprême. Ainsi, une justice singulière et terrestre se réfère à une justice transcendante et universelle. Il importe donc d'évoquer le rôle de la loi et la manière dont la justice s'instaure en vertu de l'institution et de Dieu. Aussi est-il opportun d'observer que la pensée hobbesienne paraît investie de la réalisation d'une unité où tout concourt et qui passe par la constitution de l'Etat et que dans le système leibnizien est contenu en puissance la loi telle que Hobbes la définit dans le De Cive. Finalement, ces deux pensées s'affirment complémentaires et semblent, à deux degrés distincts, orientées par le principe du meilleur. Mais surtout elles nous permettent de mieux comprendre les enjeux de l’Europe actuelle.

 

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La vie au bout des doigts. Co-écrit avec Henri Joyeux, Jacques Di Costanzo. Editions DDB/Le Rocher

Dans cet ouvrage ce ne sont pas simplement un médecin, un chirurgien et une philosophe qui s’expriment mais trois personnes qui ont, un jour, décidé de consacrer leur vie au service de l’humanité et qui ont choisi de relater ici leur expérience au chevet du malade. Ils ont eu à cœur de méditer le rôle de la main comme prolongement du cerveau dans la relation à l’autre…

Si la guérison du corps et de l’esprit vont de pair, c’est bien un message d’espoir qui est ici délivré. La mort ne présente plus désormais ce caractère inéluctable, à court terme, qui la rendait si redoutable car des médecins, de plus en plus performants grâce à la technologie moderne et assistés par un personnel soignant aussi compétant que dévoué, luttent jour et nuit pour la vaincre.

L’homme parviendra-t-il, un jour, à assouvir son vieux rêve d’immortalité ? Si les progrès de la science nous rassurent quant à l’avenir à moyen terme de l’humanité, l’Hubris, cet orgueil démesuré qui pourrait s’emparer de l’homme, suffirait à lui faire croire qu’il serait, un jour, l’égal de Dieu.  

La philosophe est heureusement là pour, le ramener sur terre et remettre l’homme face à sa finitude et le placer face à ses responsabilités. Ecoutons-là car quand la raison s’égare, il faut toujours revenir et s’en remettre, aux bons soins de la philosophie.

Cet ouvrage est à placer entre toutes les mains car il interroge et explique, mais surtout parce qu’il délivre un véritable message de vie.

L'Europe : l'ère du vide, co-écrit avec Robert Redeker et Jürgen Wertheimer. Editions Ovadia.

L’Europe résonne de tous ses manques. Entre-t-elle dans l’ère du vide ?

Un vide politique puisque sa création n’a pas pris la forme traditionnelle d’un Etat Européen qui dominerait ses institutions et fédèreraient ses membres. Elle est avant tout l’association de Souverainetés, celles des Etats membres, dont les relations et la gouvernance s’établit de manière transversale par une combinatoire des alliances mais elle souffre de son absence de structures. Sans squelette, elle est tenue par des traités qui opèrent comme des atèles et soutiennent un ensemble brinquebalant. D’autant que cette absence de souveraineté « normative » a laissé la place à la puissance de l’argent, intensifiant le pouvoir des banques tempéré par le parlement et les commissions de l’UE.

Un vide économique puisque dans cette Europe les Etats vivent à crédit, ce qui a engendré une intensification des rapports de force là où elle devait faire unité pour renforcer sa puissance face à la mondialisation.

Une errance quant à sa limitation géographique puisque sans cesse en expansion, elle a semé le doute dans les esprits lorsque notamment fut évoqué l’éventualité de l’entrée de certains pays de l’Asie, la Turquie.

Une culture qui elle-même se cherche. S’il semble évident que les penseurs, les artistes, les savants et les influences des mouvements littéraires, scientifiques ou philosophiques ont marqué les temps forts de la culture dans les pays de l’Europe et qu’ils sont liés, un paradoxe révèle qu’il paraît difficile de faire naître un esprit culturel européen commun. D’autant que si l’Europe fut marquée par l’influence du judaïsme et de la chrétienté le paysage religieux tend à se modifier.

Les valeurs véhiculées par les Lumières et notamment la question de la laïcité ne s’est pas imposée dans l’Europe où l’influence religieuse est marquée mais également parce que la complexité s’est intensifiée avec la religion musulmane révélant des scissions et des tensions.

De fait l’Europe se cherche car elle a du mal à imposer son socle culturel judéo-chrétien. Elle tente alors pour atténuer les conflits d’occulter une partie de son passé afin de s’uniformiser et de gommer tous ses traits particuliers ceux-là mêmes qui, précisément, définissaient l’esprit européen.

Comment penser l’ère du vide ? Trois penseurs réfléchissent aux dérives et aux manquements afin de dire en écho du désenchantement « ce plein » absent qui fait tant défaut à l’Europe…  

 

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L'Enigme du temps. Editions Detrad

Chaque fois que les hommes parlent du temps, ils le connotent d’une valorisation typiquement humaine : « Prendre du bon temps », « perdre son temps », « la fuite du temps » et l’expérience immédiate affective et bouleversante favorise un discours quasi simpliste ou nostalgique sur ce temps considéré comme ce qui enferme le tragique ou le pathétique de la condition humaine.

Le paradoxe réside en ce fait qu’il paraît complexe de dire l’essence du temps, d’autant que souvent chacun en est réduit à n’en faire qu’une description mesurable, chronologique ou phénoménologique, toujours incomplète.

Toutefois cette conception d’un temps essentiellement linéaire ne semble pas rendre compte de l’aspect cyclique ou rythmé de certaines manifestations (notamment naturelles), ni même des résurgences du passé par l’intermédiaire de la mémoire, ou encore des projets et des anticipations envisagés par l’imagination en prévention d’un « à-venir ».

Laurence Vanin présente un état des lieux efficace et pertinent de cette notion emblématique. Loin des clichés habituels elle envisage un temps propice à la créativité.

Elle souligne que du midi au minuit des hommes, le temps rythme la marche de leur évolution, il contribue à façonner les êtres en faisant de ses initiés les porteurs d’une nouvelle sagesse selon la formule nietzschéenne consacrée : Ecce homo.

 

 

Date de dernière mise à jour : 24/06/2024

Commentaires

  • Laurent gerard
    • 1. Laurent gerard Le 23/07/2015
    Très bel ouvrage

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